le Regard

J’avais envie aujourd’hui de vous parler de regard, quoi de plus important, quoi de plus expressif que le regard.

Une rencontre amoureuse commence bien souvent par un regard. Il faut d’abord se regarder pour se plaire. Lorsque j’étais enfant je m’amusais de la phrase « On n’est pas responsable que la tête que l’on a mais de la tête que l’on fait ». Du regard que l’on porte, nous sommes responsables… Je m’explique :

J’ai assisté involontairement à une scène de la vie quotidienne qui m’a fait réfléchir…

Un couple était assis près de moi, leur enfant échappe à leur surveillance et se met à courir un peu loin, se mettant en danger. L’un des deux parents court après l’enfant et le ramène. Le couple se retrouve avec l’enfant.

Les gestes des parents étaient chacun dirigés vers le bien-être de l’enfant. Il leur était inutile de se regarder pour se comprendre. L’enfant était revenu. Sans un mot, sans un regard.

Analysons les faits…contentons-nous de REGARDER, de constater que ni l’homme ni la femme ne se sont jeté un regard d’inquiétude, de reconnaissance, un regard de connivence, de demande… Ils m’ont permis de me poser la question du regard. Pourquoi ce couple n’avait -il plus besoin de se regarder ? Est cela l’aboutissement de l’amour après plusieurs années de vie commune ?

Je ne le crois pas, notre amour les uns pour les autres grandit avec tous ces regards que nous nous posons au quotidien sur nos proches, sur le monde, sur ce qui nous entoure, ce regard qui encourage, qui félicite, qui admire, qui valorise, qui accueille, qui nous rend complice, les yeux qui se plissent pour sourire, ce regard de tendresse.

Ce sont des petits gestes de tendresse qui en disent long sur l’amour profond que l’on peut porter à l’autre. Le regarder c’est le faire exister, n’est-ce pas une plainte de bien des personnes «il ou elle ne me regarde plus! Est-ce à dire que je n’existe plus à ses yeux ».

Le regard peut à contrario être destructeur, les yeux levés au ciel en signe d’exaspération, le regard inquisiteur, le regard complice de deux personnes qui comprennent sans mot dire tout le mal du tiers qui est en train de parler par exemple, l’œil noir lancé après une réflexion qui nous blesse, le regard en biais de celui qui n’est pas franc, celui qui regarde de haut,