grand écart

Souplesse et grand écart…         

Aimez-vous danser ? Pour les danseurs passionnés, le grand écart fait partie de leur vie… qu’ils soient débutants ou reconnus, ils ont en  commun cette exigence de rigueur et de souplesse qui leur demande beaucoup d’entrainement.

Cette souplesse est vitale, elle permet au corps de s’ajuster et de maintenir un équilibre avec grâce et perfection que ce soit sur scène ou au cœur même de notre vie ! Oui notre vie quotidienne est un peu comme une chorégraphie, aussi nous pouvons nous inspirer de ces danseurs de haut niveau où effectivement la souplesse est de mise… la souplesse, l’adaptation sont des qualités dont nous avons tous besoin pour affronter les imprévus de nos vies.

Dans notre vie familiale, ou professionnelle nous devons souvent faire le grand écart… devoir tenir  plusieurs registres de nos vies, que l’on ne voudrait pas lâcher car ils sont essentiels ! Il nous faut alors tenir les deux bouts pour garder l’équilibre !

Il y a des périodes de vie où nous n’avons plus trop le choix si nous voulons être en cohérence avec nous-mêmes. C’est le cas lorsque nous sommes parents et que nous devons prendre soin aussi de nos propres parents. Nous voilà alors écartelés entre 3 (ou parfois même 4) générations…

Comment arriver à rester présents pour nos enfants ou adolescents tout en accompagnant nous aînés dans leur vieillesse, et leur perte d’autonomie… et en assumant souvent un quotidien familial et professionnel très accaparant ? Peu à peu les questionnements s’imposent… et des décisions vont devoir émerger… Le grand écart réside aussi dans ce dilemme : entre ce que nous voudrions faire et ce que nous nous sentons capable de faire….  Ce sont des questions qui peuvent nous hanter…

Autrefois… la question ne se posait pas de cette manière, les générations vivaient davantage ensemble, les anciens participaient à la vie du foyer et avaient leur place. Aujourd’hui notre rythme, notre cadre de vie, nous contraints considérablement… et il est de plus en plus compliqué d’accueillir ses parents en fin de vie chez soi et l’alternative est bien souvent la maison de retraite…

En tant que parents, nous avons eu mille et une occasion de nous ajuster sans cesse,  devoir renoncer à des petites et grosses choses. N’oublions pas qu’il nous faut  transmettre aussi à la génération suivante cette souplesse ! La souplesse corporelle mais surtout la souplesse du cœur et de l’esprit !  Incitons-les à offrir de leur temps pour visiter les personnes isolées, à accepter de mettre de côté leur planning pour se rendre disponible à l’imprévu… Renoncer à ce projet de we pour rester auprès du grand-père qui est seul…

Soutenir les plus jeunes enfants qui voient leur maman partir prendre le relais en leur expliquant qu’elle  veut prendre soin de son père pendant ces deux jours… et que plus tard ce sera son tour de prendre soin de sa maman et de lui faire une petite visite de temps en temps… « Dis ma chérie, tu viendras me voir plus tard même quand tu seras maman ? » et là le visage de l’enfant comprend et accepte de tout son cœur ! Car cela a du sens pour lui, il comprend que sa maman va transmettre plein d’amour et il en est heureux et il le fait à son tour par amour pour sa maman !

Renoncer, rebondir, s’ajuster, accueillir, sont des maîtres mots qui vont nous faire faire des pas de géants, des sauts dignes des danseurs étoiles ! Donner un élan d’amour qui nous porte et nous met en paix car nous comprenons que nous sommes à notre place dans l’ici et le maintenant ! Je pense à ce couple, où l’épouse était dans la confusion pour savoir si elle partait tout de suite au chevet de son père ou si elle prenait le 1er train le lendemain… et son mari de l’encourager à partir tout de suite tant qu’il est temps pour ne pas le regretter. Tous deux et leurs filles ont récupéré à  la hâte leur voiture chez le garagiste  ont pris la route et 4h00 plus tard ils ont pu avoir un dernier échange plein de tendresse avec ce père et grand-père qui a mis toutes ses forces à leur dire son amour. Il était temps… le lendemain la souffrance avait pris le dessus… la priorité était bien là et cette réactivité et cette souplesse ont permis cette ultime échange unique et si précieux pour la suite…

Accueillir la vie, accueillir la mort… La fin de vie, la mort est quelque chose qui demande d’être apprivoisé… La mort fait partie de la vie et moins on en parle, plus on la cache plus elle est effrayante, et angoissante… Nous sommes de passage sur cette terre et parfois nous sommes bien légers… nous oublions que notre fin arrivera un jour… nous pouvons la fuir… ou au contraire creuser cette question et chercher des réponses… du sens… Il y a, en-nous tous, une quête, une soif d’amour, un désir d’éternité…

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